JILAWANAT'SA

JILAWANAT'SA

chapitres 1 et 2

Chapitre 1:

 

L’incipit

La phrase inaugurale : "Doukipudonktan, se demanda Gabriel excédé".

 

 

 

Avouons déjà qu'il s'agit d'un coup de maître. Débuter un roman de la sorte, c'est manifester déjà une intention claire : celle d'affirmer que la langue française aura une nouvelle forme, celle de refuser l(es) présentation(s) habituelle(s) du roman réaliste en modifiant les codes et en nous faisant entrer dans le sujet ou plutôt dans l'esprit du sujet. ( nouveau-roman )


 L'incipit du roman de Queneau est signifiant au plus haut point et laisse entrevoir des pistes d'analyse développées dans le roman.

 

 

Narration omnisciente nous laissant pénétrer les pensées du personnage ( monologue intérieur)- c'est James Joyce ( Ulysse ) dont Queneau est un admirateur et qui fut le premier a utilisé le monologue intérieur. Le personnage parle comme on se parle. Il faut noter que le monologue intérieur tient une place importante dans le nouveau roman. CF. Nathalie Sarraute. Un moment la critique a tenté le rapprochement de Queneau avec le nouveau roman mais Gallimard a refusé en raison de la présence des Editions de minuit.

 

 

 

Que savons-nous avec cette première phrase ? Nous n'apprenons le prénom d’un personnage : Gabriel. La perception du monde passe aussi par le sens olfactif et dans une certaine mesure les autres personnages manifestent leur « eggsistence » par l'odeur qu'ils répandent dans le monde. Qu'est-ce qui nous permet de percevoir le monde? En fait?

 

 

Confronté à la puanteur Gabriel s'interroge. Il s'ensuit naturellement une réflexion argumentée sur les raisons qui pourraient supposer que les gens de la gare d'Austerlitz soient plus sales que ceux de la gare de Lyon.

A ce sujet du reste, il est intéressant  de repérer dans le film de Louis Malle que le rockeur lit une revue dont le titre est Diogène. " Je cherche un homme". Ainsi similaire au roman le film de Malle fait allusion à la dimension réflexive du roman, au fait que derrière la franche rigolade il y a autre chose de suffisamment sérieux.

 

 

N’est-ce pas le sens que l’on a pu lire dans les propos de Gabriel plus loin dans le roman «  il n’y a pas que la rigolade, y a aussi l’art » :

Et c'est ce que tente Gabriel qui fait appel aux connaissances acquises grâce à ce support de masse qu'est  le journal et avec lequel il compte réfléchir et argumenter.

Les arguments de son raisonnement laissent entrevoir également une vision de la société toute nouvelle de l'après-guerre dont on reparlera plus loin dans le roman. Ainsi au chapitre 3 il sera question de l’art sanitaire (moquerie de Queneau). La société des trentes glorieuses cherche à acquérir le confort moderne représenté outre-atlantique.

 

Doukipudonktan est une expression typique du néo-français que défend Raymond Queneau ( Bâtons, chiffres et lettres ). Nous la traduirons par " d'où est-ce que ça pue et qui pue comme cela?". On voit que cette forme, ce mot est une phrase interrogative exprimée dans une langue très oralisée.



Mais ce qui est plus surprenant à la suite, c'est que le narrateur se laisse également contaminer par les formules familières, voire grossières. Cette contamination de l'expression du narrateur nous laisse  penser que la frontière entre narrateur et personnage est perméable  ou que le narrateur n'est autre que le personnage. L'histoire qui nous est contée de quel côté de la frontière se situe-t-elle? En somme ce flou qui s'installe par les mots employés dénonce déjà l'aspect baroque du monde, à cette tirade qui sera exprimée par Gabriel " le songe d'une songe... écrit par un écrivain idiot... laisse le lecteur bien seul.

« Gabriel extirpa de sa manche une pochette de soie couleur mauve et s’en tamponna le tarin »

Bizarrerie quant à la couleur mais surtout le mélange des niveaux de langue est constant ce qui rend compte à la fois de la richesse de la langue française mais constitue un écart qu'on se doit d'analyser. La subversion est inscrite dans l'œuvre,  c'est d'ailleurs ce principe qui a motivé le réalisateur louis Malle.

"le tarin" représente un écart par rapport aux termes soutenus présent dans la phrase qui sont extirpa et tamponna. Geste un peu maniéré. Une féminité du héros. 

 

 

L'apparition de la "bonne femme". On peut comprendre l'expression comme indifférenciée, sorte de quidam ( avec une connotation machiste aussi ) ou bien est-elle seulement une  personne gentille,   On nous pousse à la percevoir de manière négative puisque son impolitesse est claire " à hurler cela".

Le narrateur laisse entendre son rire à la Voltaire - très ironique- quand il dit qu' « elle pensait pas elle en disant ça elle était pas égoïste" antiphrase pour dire qu'il n'y avait qu'elle évidemment qui comptait et qu’elle n’avait aucun respect des autres. Ainsi cette mise à distance peut rappeler une  philosophie misanthrope. Un rire grinçant peut-être ?

 

 

« meussieu » effort de la graphie pour faire entendre l’intonation clairement méprisnte de la rombière.

Importance du dialogue laissant de côté les séquences descriptives susceptibles de favoriser l'ancrage référentiel. Pourquoi? Parce que le dialogue reste suffisant, parce le réel n'a pas de poids dans l'économie du roman. Influence cinématographique ?

 

 

Quelques indications sur Gabriel qui s'exprime avec vivacité et avec humour

"Barbouze de chez Fior". Le sens du mot barbouze qui nous rappelle le film " les barbouzes" de Georges Lautner, paru plus tardivement. Ce mot veut dire espion en même temps qu’il rappelle la bouse d’animal et  Fior qui pourrait par ses sonorités rappeler le mot vulgaire et argotique fion prouve encore la moquerie et la parodie par l'intermédiaire du personnage concernant le nom que les parfumeurs donnent à leur création. Combien de parfums au nom mystérieux et sensuels Dior est aussi un parfumeur pour dame. On remarquera qu’il n’y avait pas à l’époque de parfum Dior pour homme il a fallu attendre 1966 et Alain Delon pour qu’apparaisse le premier parfum Dior homme : eau sauvage. Identité particulière de Gabriel ( parfum de femme )

 

 

La présence de « Ça ne devrait pas … » prouve que le narrateur est sûr de son bon droit qu'il sait tout de ses personnages.

L'allusion ou plutôt la manifestation hypertextuelle apparait dans la phrase qui suit " si tu t'imagines...". Chanson écrite par Queneau pour Juliette Gréco et qui fut un succès pour l’époque. Un tel procédé est fréquent chez Queneau qui aimait rappeler dans ces œuvres d'autres œuvres en y insérant une mosaïque d'éléments pris à d'autres textes (y compris les siens), sous forme de citations plus ou moins fidèles, d'allusions, de clins d’œil. Cette intertextualité cryptée requiert un lecteur attentif, cultivé et complice.

Un exemple parmi la foultitude que nous découvrirons : «Avant I'heure où les gardiens de musée vont boire» (page 131) imite le vers «C'était l'heure tranquille où les lions vont boire», dans "Booz endormi’’, poème de ‘’La légende des siècles’’ (I, 6) de Victor Hugo.

Vers qui fut repris dans d'autres romans, les fleurs bleues entre autres. 

 

 

 

Dialogue burlesque entre le petit et le gros. Entre Laurel et Hardy. cette dimension burlesque est clairement assumée dans le film. Dont les références intertextuelles abondent également.

Grossièreté du narrateur dans l'expression "grimper légalement" et plus loin jeu de mots avec Malabar qui est une marque française de chewing-gum lancée en 1958 par la société Kréma. En 1959, la marque lance les premières vignettes mais ce n’est qu'en 1969 qu’y apparaît le célèbre blondinet vêtu d’un maillot jaune et arborant sur le torse un M entouré d'un ovale rouge. Mais aussi un mot qui dans le langage familier désigne un homme très musclé, très fort.

On découvre que Gabriel aime philosopher. Ses pensées avec drôlerie du fait du décalage langagier soutenu / relâché portent réflexion sur la violence des hommes ( thème présent dans Zazie qui a subi la violence physique des adultes).

Le dialogue burlesque provient du décalage des paroles et pensées des personnages, de la trivialité par rapport à l'intellectualisation. Ce genre de mise en œuvre du burlesque est typique chez Queneau.

Jeu sur le langage très présent avec imparfait subjonctif, pentasyllabe monophasé, métaphore de l'armoire à glace pour désigner Gabriel qui astucieusement par l'emploi des anaphoriques brouille notre perception du personnage  elle, elle... Mais qui est donc Gabriel dont le prénom peut être, sans changer de sonorités, masculin ou féminin. (Gabrielle)

Gabriel est un personnage cultivé qui a conscience de ce qu'est l'évolution selon Darwin.

La discussion s’envenime et risque de conduire au combat épique ( David contre Golliath ) Gorille terme inadapté et empli de préjugés. Néofrançais : skeutadittaleur :: ce que tu as dit tout à l'heure

Bouclier verbal : métaphore plaisante poursuivie par la recherche d’un alexandrin qui n’en est pas un. Ce à quoi répond Gabriel par le terme foireux pour désigner le petit homme de manière méprisante ou pour dire que son alexandrin n’en est pas un.

Lâcheté du ptit homme qui jette l’éponge se couchant au sol comme dans les combats de boxe.

Puis changement de plan narratif de mise à distance du conflit terminé: l'arrivée de Zazie et de sa mère qui est l’une des seules dans le roman à avoir un patronyme Jeanne Lalochère..

Le narrateur qui écrivait au passé simple modifie la temporalité en faisant surgir un présent cinématographique dirons-nous un présent qui focalise et zoom en quelque sorte sur un autre plan cinématographique. "ce qui change le paysage". Modification des conventions romanesques, renvoi au nouveau roman.

Un coup d’œil sociologique sur ses hommes d’affaires si affairés. Rien n’a changé.

On s’attend avec le verbe regarder à la description des femmes qui sont toujours à la traine ( machisme ) mais son regard ne nous montre rien si on peut dire. Déceptif car ce n'est pas le cas. D’autant que Zazie sort comme un diable de sa boîte dans une apparition soudaine.

Jugement phallocratique brouillant les pensées que l'on pouvait avoir sur lui c'est un mec qui s'oppose clairement aux femmes par ce discours viril et identitaire.

Au sujet de l’anti roman, le réalisateur Louis Malle emploie un effet similaire pour briser les "préjugés" ou les attentes habituelles des spectateurs assistant à l’arrivée de voyageur. Il joue sur le champ contre-champ avec raccord au regard signifiant clairement que Gabriel attend Jeanna et que Jeanne court rejoindre Gabriel mais lorsque la mère de Zazie va sauter dans les bras de Gabriel qui l’accueille à bras ouverts elle se jette dans ceux du rockeur, son homme, qui était caché derrière Gabriel. Le cinéma n’est que tromperie ?. Les raccords nous font croire n’importe quoi…

Gabriel est grandiloquent, emphatique par le redoublement de l'anaphorique, il est au théâtre et on le reverra plus tard agir de la sorte..

La scène de reconnaissance

La reconnaissance sur le quai de la gare des personnages s’établit pour le lecteur par l'identité reconnue dans le langage enfantin de Zazie mon tonton Zazie dont le prénom veut dire.... elle a une expression très relâchée. Elle avait parié et tombe juste qu’est-ce qui a bien pu lui mettre la puce à l’oreille ?

Valeur affective du terme employé. Gabriel qui a des idées on le verra plus tard sur l'éducation des enfants (un thème à développer) s'adresse à la petite avec énormément de correction et de didactisme.

Il cherche à être proche d’elle et cette proximité est établie quand il reprend par un jeu rimique, d’écho au risque de faire de s’exprimer assez lourdement et de manière enfantine « ton tonton »

La reconnaissance n'est pas le seul poncif que l'on trouve dans un scène de salutation sur le quai d'une gare ferroviaire, il y le baiser et pour celui-là la chose est faite assez mécaniquement par l'usage de la progression a thème constant. La gestuelle suggérée est celle des marionnettes. Le détournement est parodique ( du genre romanesque) ; avec cette didascalie " souriant poliment". celui qui regardait ne nous a pas montré et donc il a fait ce qu'il voulait et le lecteur pris au piège de son bon vouloir ne dispose pas de l'aide du narrateur qui est du côté et de manière manifeste, des personnages. 

Voilà trois pages que nous attendons une description des personnages éponymes et qu'avons-nous? Rien. Ce qui laisse entendre une forme romanesque subvertie, proche du modèle du nouveau roman qui a si souvent décrier les descriptions à la Balzac.

Le terme « transporte » signifie qu’il est fort et qu’il en prend soin. Volonté de Gabriel de différencier l’univers des hommes et celui des femmes. « C’est un parfum d’homme »

Question de l’objet, terme assez étrange qui peut s’interpréter de diverses manières :

Objet du problème, objet du désir… L’enfant étonnamment est considéré non comme une personne mais comme une chose. La reprise anaphorique «  le voilà » le confirme nettement : dans l’esprit de Jeanne la mère de Zazie celle-ci n’est pas encore une personne. Combien d’adultes à cette époque avait ce genre de conception

L’objet c’est expliquer un peu après a été violé. Et les raisons de la venue de Zazie chez son oncle sont explicites. Gabriel ne peut faire de mal à une enfant. Sous-entendu de Zazie qui dit qu’elle a subi des agressions sexuelles de la part d’adultes (pédophilie) puisque qu’elle essaie d’atténuer la gravité qu’elle ne perçoit pas vraiment «  tu étais arrivée juste au bon moment, la dernière fois » la question de la sexualité est posée et du mal que la société fait subir aux enfants.

Rupture dans la temporalité pour désamorcer un peu le sérieux et la noirceur des propos tenus plus haut, Queneau déconstruit la temporalité «  six heures soixante » indiquant par-là que le temps propre à l’histoire est fictif et que même s’il paraît absurde il appartient au récit qui n’est pas la réalité.

A rvoir : français parlé.

Gabriel sort de la gare avec Zazie pour rejoindre le Tac à Charles.

 

 

 

 Zazie exprime son désir de prendre le métro mais ce dernier est aussi frustré par la grève du métropolitain. Le non de Gabriel est expliqué y a grève et il explique ensuite de manière imagé dans un style très homérique le sens du mot grève. Gabriel fait preuve d’écoute et d’attention à l’égard de Zazie.

Contraste saisissant et drôle par inversion et burlesque entre les propos soutenus et choisis de Gabriel et la grossièreté de Zazie : « les salauds »,  « les vaches », « merde alors »,

Faut te faire une raison au sens de faut accepter la situation, expression avec laquelle Queneau joue sur les mots. Thomisme kantien (philosophes). Le terme cosubjectivité formé de co et subjectivité est un terme technique de philosophie pour parler de l’autre. Et ici Charles qui attend jeu de mot signale envoyé au lecteur pour qu’il goute plus loin aussi ce genre de jeu sur la langue.

 

 

Victime d’une déception amoureuse Charles lit la chronique des cœurs saignants vogue à l’époque des magazines féminins tel L'hebdomadaire féminin "Elle" qui lançait, en 1947, "Le Courrier du coeur"

Dans les années 1950-1960, la responsable du courrier du coeur, mi-psychologue, mi-confesseur, est une femme de bon sens qui prend très au sérieux les soucis du quotidien, notamment sentimentaux. Dans un numéro de juin 1959, une lectrice signe du pseudonyme "d'entre-deux" : "J'ai beaucoup d'admiration pour Jean-Marie, mais il a mauvais caractère. Jacques a dix-neuf ans comme moi, et plus de valeur morale que Jean-Marie. Tous deux veulent m'épouser. Quelque chose m'empêche de choisir. Que faire ?" Réponse de Marcelle Ségal : "Ne choisissez pas. A 19 ans, rien ne presse. Laissez faire le mauvais caractère de l'un, la gentillesse de l'autre. Votre réponse tombera toute seule, comme un fruit mûr."

 La condition féminine est en mutation progrès oblige… surtout face à des énergumènes tels Charles qui considère sa future compagne comme une entrelardée à la recherche qu’il est de la femme parfaite. « La vache en puissance dans la poupée la plus meurtrie » référence à Brassens qui est très populaire depuis la fin de la guerre. Soit une jolie fleur soit devant une poupée…

Charles n’a guère d’intérêt pour les enfants. Politesse de principe il reçoit donc de la part de Zazie , c’est le principe de l’insolence une pique.

Affirmation du caractère grossier de Zazie qui installe pour la première fois le leitmotiv « mon cul »

Mots d’argots pour désigner le véhicule et ses parties mécanique. Une voiture d’après-guerre. Serringue, moulin, , bahut, une traction avant sans doute.

Souplesse et force de Gabriel et caprice de Zazie qui ne supporte pas la frustration. Contrastant avec les hurlements de Zazie Charles reste calme et Gabriel tente d’être psychologue et astucieux et tente de trouver un dérivatif à la colère de Zazie.

" d'un geste magnifique" à nouveau le caractère surjoué ou simplement exagéré de Gabriel se manifeste, renforcé par le ton de l'incise et l'exclamation. Il tente de calmer Zazie  ce que dit le terme encourageant il est bienveillant respectueux de ses principes d'éducation. La quête de Zazie est empêchée par la grève et conduit à la frustration et au caprice. elle ne peut descendre dans le métro. Pour y faire quoi? Pour y trouver quoi dans les entrailles du sol parisien. Quels héros sont déjà descendu dans les profondeurs… Ce métropolitain est donc à considérer comme la quête principale de Zazie une quête initiatique

Néofrançais à nouveau "Essméfie"

Les bons principes de Gabriel sont ébranlés puisqu'il se met à " beugler, mugir"

La visite touristique est assez cocasse car déjà pour ceux qui se sont rendus en visite dans leur famille à Paris c'est une habitude très parisienne que de faire visiter la ville à provinciaux. Clin d’œil à Michel Audiard et les tontons flingueurs «  je sais que c’est la coutume d’emmener l’oncle de province au cirque » cliché donc. 

C'est Gabriel qui s'y colle même s'il paraît mélanger les monuments historiques. Ce que lui fait remarquer Charles

Zazie va percevoir dans la dispute ( sens ancien ) entre Gabriel et Charles comme un second degré ayant du mal à voir les adultes comme des enfants. Et c'est l'image baroque d'un monde inversé qui transparaît ici. Les adultes deviennent des enfants.

Le niveau de langue de Zazie es particulièrement ordurier :" mon cul , enflé, à la con"

La jeune Zazie après avoir questionné son oncle sur les raisons d'une telle grève apprend que c'est une affaire politique et Charles lui affirme que c'est social (pour la croûte)  La grève est-elle un fait politique ou une revendication pour l'amélioration des conditions de travail?

Eggsaspéré Gabriel lui montre le métro aérien appelé ainsi en raison du fait qu’il franchit la seine et sort de terre. Particularité du langage de Gabriel «  tesspliquer ». toujours prêt à instruire les enfants. Mais finit par renoncer devant l’obstination de Zazie qui prend les mots au pied de la lettre.

Insolence de Zazie. A définir

Pour couper court aux revendications et autres gros mots de sa nièce Gabriel par une pirouette ramène Zazie à l'univers qu'elle doit connaître les contes de fées " c'est pour mieux t.... mon enfant".

Quand la discussion est trop complexe pour un enfant ne cherche-t-on pas à l'imager... Intertextualité flagrante avec le conte de Charles Perrault : « le petit chaperon rouge. »

Philosophie et monologue quand Gabriel se demande ce qu'est la vérité et conclut que c'est tout du bidon. Quelle pensée métaphysiqe se cache derrière?

ce qui conduit en tout cas Gabriel à une certaine désespérance obligeant Charles à proposer un remontant: l'apéro.

Zazie est une petite fille au courant de la mode et de l’actualité « people » ce qui n'est pas le cas des vieux. Conflit générationnel la cave ou Saint Germain des Prés.

La nouvelle génération qui est reprise dans le film par xression "nouvelle vague".

Dialogue de sourd à plusieurs endroits. Avec la serveuse qui n’écoute pas mais offre une solution au problème posé.

Gabriel est souple bien qu’il soit un malabar, élastique. Souple d’esprit sans doute

En matière d'éducation il emploie des lieux communs sur la prise en main d'une enfant.

Le mélange des lieux n'est pas aussi manifeste que dans le film qui a plusieurs reprises va répéter les mêmes lieux moments indiquant par ce procéder la vacuité du discours et le fait de la non conséquence des mots dits par les adultes.

 

Chapitre 2 :

On passe avec une ellipse temporelle, qui n’est pas employée dans le film, du bistrot du coin à l’appartement de Gabriel. Sans raison. Surprise du lecteur.

L’arrivée des protagonistes dans le film reste similaire à celle du roman : ils arrivent en taxi. Mais ici dans le roman, on trouve un dialogue entre Gabriel et Zazie qui est une présentation de l’endroit où elle va loger. Encore une fois caractère déceptif de la scène car Zazie refuse de montrer ce qu’elle voit. Zazie examine la maison mais elle ne « communique pas ses impressions. » Encore une fois les personnages sont les maîtres du jeu.caractère déceptif de la narration.

Précisions quant au film dont la séquence d’arrivée dans le café débute par l’image d’un vieux gramophone magiquement changé en juke-box (américanisation de la société)

Insolence de Zazie qui remet en cause le sens des mots de Gabriel «  compris qu’est ce qui y a à comprendre »

Précisions pour le coup étonnantes concernant le nombre de marche qui mène à la cave (parodie de la précision que certains nouveaux romancier apporte dans leur texte ?? on a cela dans les fleurs bleues également lorsqu’on nous décrit l’intérieur d’un bistrot)

Turandot ainsi que Mado petits pieds font connaissance avec Zazie qui leur paraît un peu délurée et insolente et grossière. Après l’avoir vue dans le film. Pour le roman il ne s’agit que d’une image rapportée par Charles. Le regard de Charles nous renvoie de manière cocasse sa perception : « on ne voyait guère que les pieds… » le roman est bien une question de point de vue sur les choses.

Emploie toujours constant de divers niveaux de langue mélangés dans les mêmes phrases.

Description lyrique et émouvante du perroquet : 8+6+6. Mais pourquoi est-il triste ce perroquet ? On verra peut-être qu’il est trop philosophe.

Charles a des moustaches ce qui n’est pas le cas dans le film.

Discussion à propos du comportement incorrect de Zazie. Ceci inquiète Turandot ( gardien de la morale c’est sans doute pour cela que Louis Malle derrière un miroir a collé l’image du maréchal Pétain.) Exagération gestuelle de Turandot, hyperbole physique de son désarroi. L’idée qu’il a en tête c’est que Zazie puisse pervertir la bonne société alentour. Aux yeux des adultes les mauvaises intentions sont clairement du côté de la jeunesse seule génération capable du pire. Zazie est déjà condamnée. Discours ridiculement moliéresque quand Turandot affirme qu’en trois jours Zazie aura mis la main dans la braguette des vieux gâteux qui l’honorent de leur présence…

Le caractère de Turandot somme toute assez réaliste : un lâche servile qui a plus de considération pour les vieillards que pour les enfants. La phrase de Turandot laisse entendre également que dans ces affaires d’abus sexuel ce sont les enfants les coupables. Il ne veut pas d’histoire, être sous les feux de l’actualité. Aurait-il vécu pareilles circonstances…

Humanisation du perroquet « se mordillait un ongle »,  « intervint dans la conversation »

« Tu causes, dit Laverdure, tu causes, c’est tout ce que tu sais faire ». C’est le leitmotiv du perroquet qui le répétera quasiment tout le temps à l’exception peut-être d’une fois… Intertextualité et emprunt d’un personnage que l’on trouve chez Flaubert, dans Un cœur simple. Perroquet tout vert donc… les mots prononcés ont du sens car ils montrent que les hommes aiment parler, plutôt que faire. Qu’ils se gargarisent de mots, et pensent ainsi par les mots résoudre les problèmes.

Un perroquet philosophe puisque Charles admet que le volatile est dans le vrai. Les interventions de l’animal sont toujours bien choisies

Apparition de Gabriel qui était absent du dialogue jusque-là. Subitement il entre dans la conversation avec une tournure assez drolatique « emmerder affectueusement », nous sommes ailleurs à moins que de supposer qu’ils mangent dans le café ou que le café est une pièce de l’appartement. Quoi qu’il en soit il y a un brouillage des éléments de cohérence de la narration. (technique employée également par Louis Malle, quand il parvient à raccorder deux éléments identiques dans un même plan.) La narration est bien non conventionnelle.

Dispute à propos de Zazie.

Logiques qui s’affrontent :

Pourquoi tu lui as répété je suis franc

Je n’étais pas une fille tu étais aussi mal élevé

Encore une fois on change d’espace et de plan temporel sans crier gare. Nous sommes sans prévention dans l’appartement de Gabriel. Oxymoron « crie-t-elle doucement », discours des personnages qui commencent à être paradoxaux. C’est comme plus loin la surprise attendue

Sorte de compte rendu du dîner structuré comme un procès-verbal. Très « nouveau roman » pour le coup. C’est un peu comme si Zazie laissait son esprit nous communiquer ses pensées. Charles est présent mais ce passage ne revêt pas le même intérêt que dans le film où Zazie et Gabriel mangent seuls. Marceline faisant le service. Figure du roi assez majestueuse dans l’adaptation par Louis Malle.

L’argumentation.

Mise en accusation du discours de Gabriel usage du « on » pour dire « tu », c’est comme l’emploie de elle instaurant une distance affective.

Astucieuse Zazie joue sur les raisons qui l’ont amené jusque chez son oncle en reprenant un argument « on me laisse ici c’est pour que ça soit pas comme là-bas » imparable mais c’est le çà qui n’est pas expliqué.

Mise en doute des paroles des adultes. Oui pour de vrai ou pour de faux.

Gabriel reconnait que sa nièce raisonne bien pour son âge.

Et quel métier feras-tu plus tard ? institutrice

Les raisons qui justifient un tel choix pour les adultes : c’est un bon métier, y a la retraite ; pour la gamine pour faire chier les mômes ( sadisme ), projection d’un désir sadique qui représenterait l’attitude des instituteurs de l’époque. « Avec elles » utilisation étonnante de l’anaphorique qui est au féminin laissant sous-entendre que ce sont les gamines qui souffrent ces tortures. Vécues sans doute par Zazie, c’est que va penser la tante.

Opposition de deux époques : société en mutation. On va vers la douceur, la compréhension, la gentillesse dixit les journaux. Culture de masse distillé par les mass médias.

Gabriel et Marcelline sont à l’écoute de Zazie et joue en quelque sorte les psychologues. Educateur

 

Gabriel se fait devin lui qui prévient des mutations futures de l’éducation qu’il a bien évidemment lues dans le journal. Répartie de la fillette qui compte tenu du déplacement des certitudes quant à l’évolution des instituteurs sera astronaute.

Pour être de son temps / non pour faire chier les martiens

« Il se mit à concocter une phrase impérative et, si possible sans réplique. » le narrateur rend compte des principes d’écriture, des choix stylistiques de ses personnages. Les enfants ont toujours cette capacité à retarder le moment du coucher. Ici Zazie tente de le faire.

Télé, cinémascope, il y a des sujets qui ne doivent pas être abordés : les sorties de Marcelline… l’adverbe méchamment est bien là pour le prouver. Un protecteur, un mac, un proxénète ce Gabriel… allez savoir

Gabriel est un amoureux de la grenadine comme les enfants. C’est l’inversion du monde… il aime les chansons paillardes, sifflement de garnison, rappelant ainsi qu’il a fait son service militaire. Virilité qui installe un doute sur l’identité du personnage Gabriel. D’autant que plus loin il admire ses ongles manucurés. Queneau joue avec l’identité de ses personnages comme pour nous pousser à nous interroger sur ce qu’est réellement l’identité de quelqu’un. ( philosophie )

Quoiqu’il en soit pour rester sur le personnage de Gabriel on peut également le percevoir comme un enfant surtout quand on apprend qu’il a besoin de ses dix heures de sommeil. Cette expression, on l’emploie avec les enfants, un gros bébé ce Gabriel. Supposition pour obtenir la tranquillité au matin de drogué la gamine. Pratique très répandue à l’époque surtout la référence au suppositoire.

La dispute

Effet cartoonesque (bande-dessinée) avec l’onomatopée « pan, pan, pan » que l’on retrouve chez Louis Malle., L’animal est encore traité comme un être humain, un personnage à part entière. C’est d’ailleurs lui qui permet d’enclencher le dialogue. Usage du présent en parallèle du passé. Narration obéit à ses propres règles.

Passage qui suit est très humoristique cela tient à l’usage des mots et déjà aux sens du mot insinuer, ensuite à l’exagération moqueuse de la prononciation «  neu teu plaiseu pas.

Puis on trouve ce pataquès Phrase très drôle qui suit

« je t’ai loué sans enfants et maintenant t’en as un sans mon autorisation », cocasserie de la formule qui sous-entend qu’il faut obtenir de son propiétaire l’autorisation d’avoir des enfants. Caractère autoritaire du cafetier.

Réapparition du mot honneur dans la bouche de Turandot. Un mot qu’il semble vénérer. Drôlerie car à la suite Gabriel châtie son langage en refusant dans le premier mouvement de sa phrase de ne pas dire de gros mots et emploie «  inintelligent » mais la termine par « espèce de con »

La querelle est consommée provocation de Turandot ou bien expression difficile de ce qu’il a sur le cœur lorsqu’il dit « ça y est , ça vient. »

Ce qui pourrait expliquer la formule de Laverdure qui le somme de dire vraiment ce qu’il a à dire et de cesser de tourner autour de la question.

Puis les mots sortent enfin «  avec des intonations pathétiques » vérité du personnage

Il est clair que ce genre de dispute s’est déjà produit en atteste les mots «  qui se fend à l’endroit habituel » Dans un style très commentateur sportif, les conséquences de la violence manifestée par Gabriel sont présentées dans un ordre chronologique.

Zazie

Réveil de Zazie qui découvre Turandot et Laverdure. Pour le coup le mot « ménagerie » prend tout son sens ici.

Détournement de la question de Zazie qui cherche à savoir qui sont tous ces gens, mais qui n’est pas écoutée par son oncle préoccupé qu’il est par l’état de sa maroquinerie. Zazie reste elle-même, insultante traitant Turandot mais disant vrai de « minable »

Attitude des adultes Gabriel et Turandot qui se comportent comme des enfants. Un monde inversé. « C’est pas moi , c’est elle… » nanananère aurait-on envie d’ajouter.

« Les visiteurs du soirs » : intertextualité avec le film de Marcel Carné qui porte le même titre que l’expression.

Le calme revient et Gabriel part travailler de nuit

Style très roman photo dans les propos tenus par le narrateur accentuant la dramatisation de la scène. Pour une fin de chapitre c’est une sortie… progression à thème constant on la suit, on perçoit la précipitation. Oxymoron crier doucement. Deuxième utilisation d’une telle figure que comprendre que Marceline est double aussi, masculine et féminine ???

La chute finale est énorme : » tu as oublié ton rouge à lèvre ». Ambiguïté sexuelle renforcée de Gabriel.

 



30/08/2012
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